Critiques

Le Chien de Guerre et la Douleur du Monde : l'évangile selon Moorcock

Par Aetherys
4 min 30 avril 2024
Le Chien de Guerre et la Douleur du Monde : l'évangile selon Moorcock

Le Chien de Guerre et la Douleur du Monde, récit honteusement occulté du reste de la bibliographie de Michael Moorcock, fait peau neuve au sein des Editions de l'Atalante. L'occasion de revenir sur cette réflexion humaniste délivré par l'un des plus grand auteur de fantasy de l'histoire.

L'histoire

La Guerre de Trente Ans bat son plein. Tandis que les collines charrient le sang des affrontements entre la famille des Habsbourg et les protestants, le condottière Von Bek erre sans but après avoir abandonné ses soldats. L'homme est loin de la figure du saint : violeur, pilleur, voleur et truand et n'ayant foi qu'en une seule chose, à savoir sa propre vie, il paraît fort peu probable qu'un grand avenir lui soit promis. Et pourtant, le voilà malgré lui embarqué au cœur d'une quête de haute volée, délivrée par Lucifer lui-même, qui est ni plus moins que d'éradiquer la douleur du monde.

Mais comment trouver pareille solution, quand tout semble à feu et à sang, et que se poussent aux portes des Enfers d'étranges entités prêtes à tout pour empêcher l'avènement de la Guerre ? Quelles péripéties Von Bek va t'il donc devoir affronter durant son épopée arthurienne ?

 

L'avis d'Aetherys

A la façon de ses cycles phares que sont Hawkmoon et Elric le Nécromancien, Moorcock explore la destinée d'un nouveau champion éternel (concept phare de ses écrits) rongé par le doute et la culpabilité face à une menace divine symbolisant la lutte de l'humanité contre ses propres travers. Chargée d'une aura épique et d'une réflexion humaniste complexe, la plume de l'auteur voltige entre de terribles affrontements et des dialogues savoureusement denses qui amèneront le lecteur à reconsidérer le bien fondé de la quête de Von Bek.

 

Mais c'est en cela que le roman brille d'originalité : bien qu'ayant une structure d'heroic fantasy, il arbore un canevas historique réel qui tend à rendre plus tangible et empathique les tribulations de notre cher Von Bek. On ne le voit alors plus simplement que comme un champion divin ou un héros arthurien : on le voit tel qu'il est réellement, être humain faillible n'arrivant jamais réellement à mesurer l'ampleur de sa mission. 

 

La rédemption divine et l'humanisme représente les grands axes de réflexion de Moorcock dans ce court récit (qui deviendra ensuite une saga, mais dont la lecture des autres opus est dispensable), tant il cherche à développer les capacités créatrices de l'Homme malgré un contexte de guerre religieuse.

 

L'ouvrage est disponible juste ici !